Bulletin n° 6

Publié le 23 décembre 2020 par robertbeltz

Bulletin de l’Association

des Amis de Robert Beltz.

Illustration extraite des « Contes des Bords du Rhin » ( L’œil invisible ) d’ Erckmann ( 1822 - 1899 ) - Chatrian ( 1826 - 1890 ). Ce deuxième ouvrage édité en 1962, faisant suite à celui de 1951 a été tirée à 299 ex. sur vélin Lana pur fil . Il comprend 47 gravures gravées sur bois par GILBERT POILLIOT d’après 47 aquarelles de Robert Beltz .Le texte a été composé entièrement à la main en vieux romain corps 18 de la Fonderie Caslon. L’impression a été réalisée dans les Ateliers d’ Art de l’ Imprimerie La Ruche, à Paris, 20, rue Lalande, avec le concours de Georges Laguenie et Maurice Cray, maîtres-pressiers.

N° 6

Année 2011

Exposition à l’Écomusée d’Alsace, les 1 et 2 mai 2010.

Le 31 mars, diverses associations de Soultz représentées par leur président se réunirent à l’Écomusée d’Ungersheim sous la présidence de Jean-Claude Couasnon - adjoint au maire et responsable du service animation de la ville de Soultz – et de M. Coquart – responsable du service animation de l’Écomusée - en vue du montage de diverses expositions dans le moulin de Soultz les 1 et 2 mai 2010.

Le 5 avril fut envoyé à M. Coquart du listing des tableaux qui seront exposés ainsi qu’une biographie de R. Beltz pour la plaquette qui sera éditée à cette occasion.

30 avril : montage de l’exposition avec Suzie à l’Écomusée.

1 et 2 mai exposition de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h avec l’aide Jean-Paul Frey et de Suzie .

Le 3 mai , démontage de l’expo et rangement en notre salle à Soultz avec Suzie.

Vue d’ensemble de l’exposition dans le « Moulin de Soultz ».

LOUIS WIEDERKEHR.

Louis Wiederkehr, un grand ami de notre association, nous a quittés au cours du mois de mai 2010 dans sa 85° année.

En 2000, lors du 4° Festival du Livre Illustré, une très belle exposition maria des gravures de Robert Beltz avec de magnifiques robes du XIX° siècle portées par des mannequins prêtés par Madame Stocard. Le chatoiement de la soie se combinait à la palette colorée des gravures offrant ainsi une nouvelle lecture de ces dernières. Lors de l’élaboration d’une exposition, travailler sous la houlette de Louis était un gage de réussite. Il avait un sens inné du beau, de l’agencement artistique des objets les plus divers : ainsi même une petite photo du fait de son emplacement judicieux attirait le regard.

Grâce à la fort aimable autorisation de Madame Wiederkehr, je propose de donner la « parole » à Louis via cinq oeuvres réalisées à divers moments de sa vie.

Une vue de son atelier en 1960.

En 1944, l'accueil à Tambow.

Dessin au crayon de la « Tour des Sorcières » de Soultz

Une aquarelle du Château du Bucheneck transformé en musée grâce à la ténacité et au travail assidu de Louis Wiederkehr, qui porta également sur les fonts baptismaux l’association des « Amis de Soultz. »

Une aquarelle des trois châteaux d’Éguisheim.

Une citation de Victor Hugo datant de 1825 trouvée sur son bureau illustre ce qui fut le fil conducteur de son action :

« Il faut arrêter le marteau qui mutile le pays. Une loi suffirait. Quels que soient les droits de la propriété, la démolition d’un édifice historique et monumental ne doit pas être permise à ces ignobles spéculateurs, que leur intérêt aveugle sur leur honneur, misérables hommes et si imbéciles qu’ils ne comprennent même pas qu’ils sont des barbares.

Il y deux choses dans un édifice, son usage et sa beauté ; son usage appartient au propriétaire, sa beauté à tout le monde : Donc, le détruire, c ‘est dépasser son droit. »

Merci Louis d’avoir été si souvent à nos côtés…

Hugues Hoohs

Lors du Festival du livre Illustré de 2008, André Dennefeld de l’équipe de rédaction de « Diligence d’Alsace », le bulletin de la Société d’Histoire de la Poste et de France Télécom en Alsace demanda l’autorisation d’illustrer son article en préparation « Transports et lettres vus par Robert Beltz » d’illustrations puisées dans son œuvre bibliophilique. Au cours de la conversation fort amicale, il proposa au président des Amis de Robert Beltz de présenter succinctement l’œuvre de l’ « Illustrateur Rhénan ». Régis SIMONI, secrétaire général de la Société d’Histoire offrit à notre association deux n° dont 15 pages sont consacrées à Robert Beltz .

Présentation de l’œuvre de Robert Beltz.

( Article publié dans le n° 82 de « Diligence d’Alsace » )

( Robert Beltz – illustrateur – peinture à l’huile de Lucien Jung. Photo Luc Berujeau , Strasbourg )

Lors de la rencontre d’ André Dennefeld au cours du 8° Festival du Livre Illustré de Soultz , ce dernier, fin connaisseur de l’œuvre de Robert Beltz, me charma par la proposition d’ inclure dans l’ un de ses articles concernant « les messagers, les voitures hippomobiles, les lettres « des illustrations puisées dans les divers ouvrages de Robert Beltz. « - « Et pourquoi ne pas introduire votre article par un bref aperçu de son œuvre ? « L’idée séduisit les deux parties.

« Que diable allai-je faire dans cette galère ?!! » aurais-je pu m’exclamer ayant de petites réminiscences scolaires ! En effet quarante ans de travail ne se résume pas en deux pages. Toutefois, si cette prose donne envie à quelques lecteurs d’en savoir plus, sur « l’illustrateur rhénan » ( Henri de Montherlant ) je considérerai qu’ André Dennefeld eut raison de me mettre à contribution.

Le grand-père de Robert Beltz était né à Soultz ( 68 ) et son père, polytechnicien, était officier de carrière avant de prendre les rênes d’ une entreprise d’import-export de houblon à Strasbourg.

Soultz , dans le Haut-Rhin, fut le berceau de la branche paternelle des Beltz dès le XVII° siècle. Robert Beltz, né à Paris le 24.7.1900, décédé à Schiltigheim le 29.4.1981 est enterré à Soultz au milieu des siens. Pendant l’ été, la famille Beltz passait sesn

Photocopie fournie par Yvonne Beltz.

Gravure extraite de l’ouvrage « Les Fleurs du Mal » de Charles Baudelaire

vacances à Soultz dans leur maison dont les deux mordillons arborent toujours leurs armoiries. La femme de Robert, Yvonne m’ avait confié un jour qu’ elle avait mis du temps à comprendre l’ attachement de son mari à la Cité de Saint Maurice, le magnétisme qu’ exerçait ce bourg sur son âme…De visites en visites , elle avait fini par se laisser séduire, elle aussi, par ce coin d’Alsace puisque , pour reprendre ses doux propos , » (sa) vie commença avec Robert ».

Robert Beltz, après des débuts dans le théâtre, se fait connaître comme dessinateur de très grand talent en 1945, apprécié des bibliophiles et des critiques d’art grâce à l’édition à compte d’auteur, d’ une série prestigieuse d’oeuvres littéraires illustrés par ses soins.

Et là encore Yvonne poussa son mari en cette voie puisqu’, « il avait délaissé quelque peu le dessin, pris par d’ autres occupations. Peu de temps après notre mariage, je lui fis cadeau d’une boîte contenant pinceaux et couleurs. » Un séjour à Toulouse permit à Robert , comme il l’avait écrit, « de prolonger et achever, dans le monde plus réel(..) des images ce qui n’ était qu’ ‘ écrit ! puisque

l’ artiste confère ( au texte) un supplément de vie en le faisant entrer un peu plus dans le monde des réalités. »

Si l’on sait qu’un ouvrage nécessitait, en gros, trois à quatre ans de travail en moyenne, de la création des images à leur impression par la gravure sur bois, la devise inscrite en cul-de-lampe sous la justification de chaque ouvrage : “ Vingt fois sur le métier...”donne tout son sens au catalogue des oeuvres illustrées par Robert Beltz:

- Le DIABLE BOITEUX de Le Sage (1945 )

- LES ÂMES DU PURGATOIRE de Mérimée (1949 )

- L’HOMME QUI PERDU SON OMBRE de Chamisso (1951 )

- LES CONTES DES BORDS DU RHIN d’ Erckmann-Chatrian (2 volumes:1952 et 1963 )

- LES HISTOIRES EXTRAORDINAIRES de Poe ( 2 volumes:1958 et 1981 )

- LE THÉÂTRE COMPLET de Molière (1964 )

- LES CONTES FANTASTIQUES d’ Hoffmann ( 1968 )

- FAUST de Goethe (1971 )

- LES FLEURS DU MAL de Baudelaire ( 1975 )

- LA NEF DES FOUS de Sébastien Brant (1977 )

- LA TENTATION DE SAINT ANTOINE de Gustave Flaubert (1979 )

- LES CARACTÈRES de La Bruyère ( 1979 )

- LA NEF DES FOLLES de Josse Bade ( 1980 )

Madame Beltz me répéta plus d’une fois que l’impression des deux tomes des « Histoires Extraordinaires ‘Edgar Poe nécessitèrent 6 ans de travail chez le maître imprimeur soit 250 000 passages à la presse pour la seule réalisation des gravures. Certaines gravures nécessitent jusqu’à 25 passages à la presse. D’où ce relief , cet effet de profondeur du rendu à nul autre pareil. Gilbert Poilliot qui grava la majorité des illustrations de Robert était Issu de la très célèbre École Estienne qui fut fondée en 1889 et est située au 18, boulevard Auguste-Blanqui dans le 13e arrondissement de Paris.

“ Robert Beltz est un illustrateur au sens complet du terme, se renouvelant sans cesse dans les textes qu’il illustre... Dans son oeuvre, tout bouge, tout respire, tout conspire...Tout se passe comme si on accordait au texte un supplément de chair, en harmonie , bien sûr, avec son âme. Une traduction n’est pas trahison. Par l’illustration, il y a progrès de l’invisible vers le visible. Imagier, Robert Beltz est un réalisateur. “ (Jean-Louis Bory)

La danse macabre - « Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire (1974).

Le journaliste François Holterbach narre ses impressions après une entrevue avec l’illustrateur du Faust de Goethe: “ Robert Beltz laisse le soin aux autres de découvrir, dans ses oeuvres, ce qu’il se défend d’y avoir mis. (...) Dans la préface de “ Une Vie, une Oeuvre “ Gérard Gassiot-Talabot, , attaché culturel aux Arts Plastiques et Critique d’Art, a dit de Robert Beltz “ qu’il procurait au lecteur le vertige cosmique d’un univers que les hommes ont abandonné aux dieux “ et “ qu’il est l’inventeur d’un monde que régissent les lois mystérieuses du rêve et que bouleverse un humour à la fois dru, savoureux et franc. “ D’autres se contentent de dire de Robert Beltz qu’il est un génie. Ce terme je l’ai un jour utilisé devant lui. Il m’a regardé avec un sourire plein de bonté et d’auto-ironie: “ Du génie? Si oui, je n’y suis pour rien. Je ne fais que raconter une histoire, qui parfois prolonge celle de l’auteur, ou à la limite lui donne une dimension différente.”

“ L’ Illustrateur savait ajouter au texte ses propres questions. La marge d’informulé, d’invisible, d’inconnu, il l’évoquait par un certain sens des clairs-obscurs, par l’insistance pathétique de ces visages exorbités, de ces masques tordus de grimaces (...) De plain-pied avec la tradition breughélienne et boschienne, imprégné de tout le fantastique germanique et anglo-saxon, Robert Beltz reste néanmoins un artiste du XX°s.. Par les voies de l’expressionnisme et du baroque ses trognes et ses châteaux magiques prennent place dans une iconographie de l’épouvante et du songe à laquelle l’homme moderne reconnaît ses terreurs et ses espérances. ( Gérald GASSIOT-TALABOT , Attaché Culturel aux Arts Plastiques )

Un jour, Yvonne Beltz me montra une gravure de Robert. « C’est une illustration des Fleurs du Mal de Baudelaire lui dis-je

Le malade imaginaire – Théâtre Complet de Molière (1964)

Non monsieur, rétorqua-t-elle, dans un grand éclat de rire et l’ œil pétillant de malice.
Toutefois…

- Yvonne riait de plus belle : » Je fais une photocopie de cette gravure et vous comparerez les deux gravures, chez vous. »

L’ouvrage consulté permit la comparaison des deux gravures du poème « Tout entière. » Assez semblable à première vue . En effet, le thème général n’ avait pas varié mais l’agencement de la pièce : les murs lézardés, le rangement des étagères, la disposition des livres, l’encadrement de la fenêtre ainsi que la coiffure du poète différaient. Ainsi Yvonne m’ apprit que Robert réalisait souvent deux voire trois dessins pour une même illustration avant de faire son choix. Eh oui les vers de Nicolas Boileau-Despréaux s’illustraient une fois de plus !

Robert Beltz adorait le fantastique. « Jamais il n’aurait illustré Honoré de Balzac qui décrivait avec minutie le moindre bouton de guêtre ! « me glissa un jour Yvonne Beltz. Il fallait que l’ imagination puisse galoper librement dans la logique du rêve, dans l’ irrationnel tout en respectant l’ auteur.

Ainsi harmoniser réalité scripturaire et vision personnelle fut la gageure que tint avec humour et quel talent ! celui qui est considéré à juste titre comme le grand illustrateur du XX° siècle.

Hugues Hoohs

26 juin 2008

otre assemblée générale, statuant sur l’exercice 2009, s’est tenue en 2010 au restaurant Le Bellevue, à Soultz, berceau de la famille Beltz.

Une « A.G. » est toujours un bon moment dans la vie d’une Association ; nous aussi, nous n’avons pas échappé à cette caractéristique où se mêlent rapports d’activité et convivialité. Un grand bonheur de se retrouver ! Néanmoins Il semble que le site choisi n’ait pas convaincu plus que les années passées les membres de notre association de participer à la réunion.

Le Président ouvre la séance vers 11 h 00. Nombreux excusés pour raison de santé … et d’âge.

Hugues Hoohs rapporte les nombreuses activités et démarches entreprises au cours de l’exercice (réunions, conférences, préparation d’une expo à Illzach (Espace 110), demandes de subvention, équipement informatique, site internet, présence à diverses inaugurations …). S’y ajoute, pour le président, de nombreux coups de fil afin d’obtenir des subventions et préparer le prochain Festival du Livre illustré. Il ne manque pas de remercier son épouse Suzie, Jean-Paul Frey et Béatrice Legin pour leur aide précieuse, notamment lors du forum des associations à Soultz.

Notre trésorier, Jean-Jacques Ernst, présente la situation des comptes au 31 décembre 2009, lesquels affichent un résultat satisfaisant bien que déficitaires de 26€ pour l’exercice considéré. Il est vrai que l’Association a acquis du matériel informatique pour mieux répondre aux besoins d’aujourd’hui. Vous pouvez en juger avec cette publication. Notons en outre une baisse du nombre de nos adhérents.

Nos réviseurs invitent volontiers l’assemblée à donner quitus au comité. Situation saine donc, qui nous permet de poursuivre nos objectifs.

Questions-réponses nourries (et néanmoins amicales) des membres présents, puis, vers midi trente, l’Assemblée s’abandonne avec bonheur à la carte du restaurant.

Nichée aux pieds des Vosges, à l’entrée du Florival, la ville de Soultz avec ses 7 500 habitants est le berceau de la famille Beltz.

Le musée du Bucheneck renferme une belle collection des œuvres d’Ottmar, Henri et Robert Beltz. À goûter sans modération

Projets pour le 10° Festival du Livre Illustré

des 12 et 13 mai 2012.

Vu la beauté des livres d’artistes réalisés pour la jeunesse, il a été décidé en réunion de comité de modifier, pour les festivals à venir, l’intitulé des deux prix en spécifiant que le Prix Robert Beltz concernerait dorénavant les livres d’artistes concernant aussi bien le lectorat adulte que jeune, et que le prix Illustr’Art concernerait les albums jeunesse en vente en librairies acceptant toutes les formes d’illustration à l’exception de la photographie. D’autre part il fut décidé de gratifier le Prix Illustr’Art de 1000 € – dans le but de valoriser ce dernier prix – et d’accorder au Prix Robert Beltz 1400 €.

Afin d’impliquer davantage le public ciblé par les livres illustrés pour la jeunesse, sera proposée aux élèves de L’École Maurice et Katia KRAFFT de Soultz la possibilité de s’atteler à l’illustration d’un texte qui leur sera envoyé. Ils confectionneront soit un cahier ou soit une chemise comprenant, dans les deux cas, textes et illustrations. Le format imposé sera le format A4.

Ce « jeu » sera intitulé

« Eh bien, illustrez…maintenant ! »

Tous les moyens d’expressions pourront être utilisés : crayons de couleurs, craies d’art, aquarelles, fusain, collages, etc.

En page de garde devront figurer les renseignements administratifs d’usage:

- le nom de la classe,

- le nom de l’instituteur ( trice ),

- les noms des élèves.

Le fruit de ce travail sera exposé lors du festival et les prix se répartiront sous forme de 3 bons d’achat de 50 € en la librairie « Librairie Richard » de Guebwiller.

- un bon de 50 € les Cours Préparatoires

- un bon de 50 € les Cours Élémentaires

- un bon de 50 € pour les Cours Moyens