La Gravure sur Bois

Publié le par robertbeltz

gravure-bois-01.jpgLa gravure sur bois est certainement l’un des plus anciens procédés de reproduction graphique connu. Des fouilles en Chine ont permis la découverte des premiers imprimés à l’aide de caractères mobiles gravés sur bois vers 1050. Cette nouveauté ainsi que l’invention du papier apparaissent en Europe après les croisades (1096 -1270).
 

 

La Technique


La gravure se pratiquait, à l’origine, sur “bois de fil” (bois pris dans le sens de la fibre de l’arbre). Le graveur à “taille d’épargne“ grave en épargnant le trait; il amène le sujet en relief sur la surface du bois à l’aide d’une pointe à graver ou d’une gouge. Plus tard, l’emploi du “bois debout” (assemblage de petits blocs de bois, pris dans le sens transversal de l’arbre, de manière que la fibre du bois soit perpendiculaire à la surface à graver) permettra une plus grande finesse de la gravure. La coupe et la recoupe sont ses deux principaux gestes, le 1° coupe, le second ôte ce que le premier repousse. Du simple contour au trait, datant du XIV° s., en passant par des modèles de hachures parallèles, les “tailles“, la technique, avec les “entretailles“ et les “tailles rentrées“ et puis les “pointillés“, va rapidement évoluer vers les cimes du métier.


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La rareté du bois debout, due à la difficulté de sa fabrication et aussi à la disparition de ses fabricants, a poussé les graveurs à rechercher une matière contemporaine qui présenterait les mêmes avantages à l’impression et qui offrirait d’excellentes possibilités de gravure. C’est ainsi que depuis un cinquantaine d’années, ils emploient des plaques de celluloïd opaques et polies, montées sur bois multi-plis, préparées spécialement pour la gravure. Comme le “bois debout“ , cette nouvelle matière a permis aux graveurs les réalisations les plus délicates, grâce à l’utilisation des “burins, double-burins, échoppes, langues-de-chat, onglettes, outils de teinte, vélos, champlevés“, toute une panoplie d’instruments qui, sous les doigts prestigieux du graveur, réalise les bois qui, encrés, donneront vie à la gravure. Et, bien que le support ait changé, l’appellation de “gravure sur bois“ demeure à juste titre, car l’essentiel du procédé manuel reste inchangé.

 

Avant de réaliser la gravure, il sera nécessaire de préparer “la plaque à graver“. Le graveur devra reporter sur celle-ci le dessin à reproduire, à l’envers, soit par un décalque minutieux, soit par un report du trait de l’illustration, ce qui permettra la reproduction fidèle du dessin de l’artiste dans ses moindres détails. Puis, avec son burin, tel un orfèvre, le graveur devra “détourer“ le dessin (débarrasser le relief principal du trait de toute la matière environnante) en épargnant scrupuleusement le trait, d’où l’appellation de “taille d’épargne“ .Ce travail préliminaire exige une parfaite maîtrise et une grande sûreté de main, et de son exécution dépend toute la production.

gravure-bois-03.jpgDans le cas d’illustrations polychromes, ce qui accentue considérablement la difficulté par l’absolue nécessité de repérage de chaque couleur, le graveur reviendra sur la surface détourée en premier lieu, et par l’emploi judicieux de ses multiples outils, il travaillera cette surface de traits et de pointillés plus ou moins fins, plus ou moins rapprochés, afin d’obtenir par la superposition des couleurs, toutes les subtilités des coloris de l’original de l’artiste. Il faut savoir que chaque couleur, teinte franche ou demi-teinte, nécessite une planche gravée séparée. Il sera nécessaire à l’impression de bien faire succéder les teintes gravées dans l’ordre harmonieux prévu par le graveur: ceci fait ressortir l’intérêt immense d’être à la fois un graveur talentueux, un chromiste confirmé et, pour faire bonne mesure, un maître imprimeur génial. Sachant que certaines gravures exigent plus de trente superpositions, c'est-à-dire trente passages à la presse pour obtenir une illustration, il est normal de les qualifier d’oeuvres d’art remarquables.

 

(Texte tiré d’un article sur la gravure sur bois publié par les Éditions d’Art Sefer
et fourni par un habitant de Soultz, M. Robert Altheimer, graveur d’oeuvres de Robert Beltz
)

 

L'Exposition

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Les bois gravés :

  • Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire:
    • 1 bois de 27,5 cm X 22 cm “ Danse macabre “
    • 1 bois de 25,3 cm X 20,5 cm “ Les sept vieillards “
  • La Tentation de Saint Antoine de Gustave Flaubert:
    • - 4 bois de 19,5 cm X 21 cm “Harangue au milieu de la foule” (Ch V p 51)
  • La Nef des Folles de Josse Bade:
    • 1 bois de 13,8 X 13, 5 cm p19: Ève offre une pomme à Adam.
    • 1 bois de 14 X 19 cm p 23: Un homme violent avec épée haute.

Ces bois peuvent être exposés à condition qu’ une vitrine de protection puisse être mise à disposition.

Valeur commerciale : 3 200 € .(trois mille deux cents euros).

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